Focus sur la croix huguenote d’André Brunel

La croix huguenote monumentale de M. André Brunel de Brignon (Gard). Réalisée en fer forgé, les divers éléments sont fixés entre eux par des boulons et référencée : B442, elle est actuellement exposée dans la salle de conférence du musée.

De style plutôt moderne on y retrouve toutefois tous les éléments d’une croix huguenote classique.
Nous nous attarderons sur les différentes symboliques de ses éléments.
Croix de Malte boutonnée, fleurdelisée avec au centre 4 cœurs et en pendentif une colombe ou une larme.
Pourquoi une croix de Malte ? : pour certains une croix sans origine religieuse spécifique, différenciée d’une croix latine trop « catholique », pour d’autres par référence à la croix occitane, région où la Réforme s’implante fortement au 16ème siècle.
Pourquoi les 12 boules ? : pour les uns le rappel des 12 apôtres ou les 12 béatitudes ou encore les 12 mois de l’année, on a même évoqué les 12 signes astrologiques !! Mais peut-être plus pratiquement afin que le bijou ne s’accroche pas aux vêtements.
Pourquoi les 4 fleurs de lys ? : sans s’attacher au chiffre 4, ces éléments qui relient les branches de la croix renforcent la structure du bijou ; en hommage à Henri IV et l’Edit de Nantes peut-être, la fleur de lys étant l’emblème des Bourbons dont il est le premier représentant accédant au trône de France et prince Huguenot (Protestant de France).
Pourquoi les 4 cœurs ? : en incurve entre les fleurs de lys et le point de rencontre des 4 branches, le cœur est un signe d’amour, ici de l’amour indéfectible de Dieu.
Et enfin la colombe : non pas la colombe de la paix telle qu’elle apparait à Noé après le Déluge pour signifier que les flots sont apaisés, mais ici il s’agit d’une colombe « rayonnante » symbole du St Esprit descendant sur terre lors du baptême du Christ. St Esprit qui apparaît aussi sous la forme d’une langue de feu, ce qui expliquerait que l’on rencontre sur des modèles plus anciens une larme à la place de la colombe pour rappeler peut-être aussi les périodes sombres des guerres de religion ou du Désert.
Comme vous le remarquerez beaucoup de peut-être et d’incertitudes quant à ces interprétations non exhaustives, pour la bonne et simple raison que celui qui réalisa la première « croix huguenote » ne nous a laissé aucune indication.